Pourquoi l'argument de la pollution spatiale de l'orbite terrestre basse est bidon

Frédéric SCHMITT
25 juin 2021 à 19h16

Intéressante publication du patron de l'opérateur de lancement de fusées United Launch Alliance qui fait le point sur la pollution des orbites terrestres.

Pour dénigrer et créer mauvaise réputation aux constellations de satellites en orbite terrestre basse, l'argument de choix est la pollution spatiale et les risques de collision entre les satellites. Même les opérateurs, pour dénigrer leurs concurrents, utilisent cet argument. Mais qu'en est-il vraiment ?

Dans l'infographie illustrant cet article, vous pouvez constater plusieurs choses :

  • En dessous de 550 km d'altitude, il ne faut que quelques semaines pour qu'un débris spatial se consume dans l'atmosphère terrestre. C'est notamment à cette altitude que sont positionnés les satellites Starlink de l'opérateur SpaceX. En fin de vie, ces satellites sont désorbités en direction de la Terre où ils brûlent dans l'atmosphère pour finir en cendres.
  • Entre 550 km et 800 km, nous nous trouvons dans l'orbite LEO (Low Earth Orbit). Il faut quelques mois pour qu'un débris spatial situé à cette altitude retombe seul vers la Terre et brûle dans l'atmosphère.
  • Entre 800 et 1 000 km, il faut désormais plusieurs décennies pour qu'un débris spatial se désorbite seul.
  • Au delà, nous arrivons à plus de 36 000 km de la Terre, en orbite géostationnaire, là où se trouvent tous les plus gros satellites de télécommunication et notamment ceux qui vous permettent de regarder la TV, écouter la radio ou passer des appels avec votre mobile. En cas de panne complète, ces satellites resteront perdus plusieurs milliers d'années avant de rentrer dans l'atmosphère terrestre et finir en poussière. En fin de vie, ces satellites sont déplacés vers un orbite cimetière où ils resteront pour toujours, à l'échelle de l'humanité et sont les vrais débris spatiaux.

Ce que cette infographie d'ULA nous rappelle c'est que les débris spatiaux sont tous surveillés :

  • Les débris de 10 cm et plus sont suivis par l'US Air Force
  • Les débris d'une taille inférieure ou égale à 1 cm sont suivis par le radar de l'observatoire Haystack
  • Les débris d'une taille inférieure ou égale à 3 mm sont suivis par le radar de Goldstone

L'occupation de l'orbite basse terrestre par des milliers de satellites est monitorée par des cellules de sécurité dédiées de chaque opérateur. Ces cellules collaborent entre elles en temps réel pour parer à toute éventualité du moindre risque de collision.

Enfin, la NASA a un département dédié aux débris spatiaux. Sur le site de l'Orbital Debris Program Office (ODPO), il est simple de vérifier la réalité des données publiées par l'infographie d'ULA.

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