Arianespace
 

Rédaction
30 avril 2003

Un plan de sauvetage d'Arianespace, présenté le 24 avril, prévoit de confier toutes les responsabilités de production des lanceurs au groupe EADS, Arianespace restant chargée des lancements de satellites. Lors d'un conseil d'administration extraordinaire de la société européenne, les dirigeants d'Arianespace ont adopté un plan confiant à EADS la coordination de l'activité de fourniture de lanceurs, jusqu'à présent dispersée entre plusieurs acteurs. "Nous avons mis d'accord nos industriels pour la fourniture des lanceurs", a déclaré à l'AFP Jean-Yves le Gall, directeur général d'Arianespace, confirmant des informations révélées par la lettre Aéronautique Business. "Nous avons pu obtenir un contrat unique avec EADS qui nous fournira les lanceurs", a-t-il ajouté. Ce plan revient à donner à EADS "la charge de la coordination de toute l'activité industrielle jusqu'à la livraison du lanceur", indique Aéronautique Business qui en publie les grandes lignes dans son édition de jeudi. Si ce scénario est confirmé, souligne Aéronautique Business, le motoriste français "Snecma devient fournisseur d'EADS alors qu'il espérait jouer à cartes égales avec l'industriel européen". Les opérations de lancement resteraient sous la responsabilité d'Arianespace, la société de gestion et de commercialisation de la fusée européenne Ariane. "Nous avons réuni le conseil d'administration d'Arianespace jeudi matin pour nous mettre d'accord la dessus et ce plan a été présenté au conseil de l'ESA (l'Agence Spatiale Européenne qui gère le programme de la fusée Ariane, ndlr) vendredi", a précisé M. Le Gall. Mais "c'est loin d'être accepté. Ce sont les ministres qui auront le dernier mot le 27 mai prochain", a-t-il souligné. La prochaine conférence des ministres européens de l'espace se tiendra à Paris le 27 mai. EADS et Snecma, les deux principaux actionnaires industriels d'Arianespace, avaient proposé début février de confier la maîtrise d'oeuvre du développement et de la production de la fusée Ariane à EADS et celle de la propulsion à Snecma. Les deux industriels s'étaient également prononcés en faveur d'un accroissement de la participation de l'industrie dans le capital d'Arianespace. Ce capital est dispersé entre les acteurs publics et/ou les sociétés de douze pays européens, principalement la France (57,70% du capital, dont le CNES, EADS et Snecma), l'Allemagne (18,43%), l'Italie (7,17%) et la Belgique (4,20%). Arianespace est dans le rouge depuis trois ans et a été durement affectée par l'échec en décembre dernier du vol inaugural de la nouvelle version d'Ariane-5 10 tonnes. La société réclame à ses actionnaires environ un milliard d'euros pour assurer sa survie.

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