
La BBC, pilier de l'audiovisuel public britannique, fait face à des turbulences financières inédites.
Son rapport annuel 2024/2025 et des analyses récentes révèlent une érosion des revenus due au gel de la redevance télévisuelle, à la concurrence des plateformes de streaming et à la baisse des foyers payants. L'avenir de son modèle de financement est en question avant l'échéance de sa Charte royale en 2027.
Un déficit en forte hausse et des revenus en berne
Le rapport pour l'exercice clos le 31 mars 2025 montre un déficit d'exploitation passé de 263 millions de livres (2023/2024) à une projection de 492 millions pour 2024/2025. Ajustés à l'inflation, les revenus ont chuté d'environ 1 milliard de livres par an depuis 2010, avec plus de 1,1 milliard de pertes estimées pour 2024/2025 (incluant fraude et perte d'audience), selon une commission parlementaire.
La redevance (174,50 livres/an/foyer), principale source de financement, est gelée depuis deux ans malgré l'inflation. Les foyers payants ont baissé de 25,3 à 23,8 millions (-300 000 licences en un an, soit 50 millions de livres perdus). 3,6 millions de ménages (contre 2,4 millions en 2021) déclarent ne plus consommer de contenus BBC linéaires.
La BBC cible 500 millions de livres d'économies annuelles d'ici mars 2026, plus 200 millions d'ici 2027/2028. Cela implique 500 suppressions nettes d'emplois d'ici 2026 (après -10 % ou 2 000 postes en 5 ans), dont 130 au BBC World Service et des fermetures comme HARDtalk dans les news.
La BBC alerte sur des « défis sans précédent » menaçant son service public. Sans réforme, la production de contenus britanniques est en péril. Le gouvernement étudie pour 2028 une redevance indexée sur les revenus ou des modèles hybrides, malgré des critiques sur gouvernance et impartialité.
Malgré tout, la BBC reste une référence en confiance journalistique et injecte 5 milliards de livres dans l'économie britannique.
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