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Rédaction
13 mars 2006

Le mouvement "crunk", néologisme formé des mots "crazy" (fou) et "drunk" (saoul), qui désigne des rappeurs revendiquant toutes les outrances machistes, est au centre d'une enquête proposée ce soir à 22H50 sur Canal+. Après s'être intéressé, déjà pour Canal+, aux nouveaux gladiateurs du "free-fight", un sport de combat ultra-violent interdit en France, Ariel Wizman décrypte pour "Lundi Investigation" ce phénomène qui commence à faire des émules en France. Dans "Les outrances des rappeurs", le dandy et trublion de Canal+, avec la collaboration d'Eric Perruchon, va à la rencontre des adeptes du "crunk", ouvertement vulgaires, misogynes et homophobes. Le chef de file de ce nouveau mouvement est Lil Jon, disc-jockey star, natif d'Atlanta. Ses marques de fabrique prennent à rebrousse-poil une Amérique puritaine : des textes pornographiques, des clips torrides, des tenues de "maquereau", des grosses cylindrées et des filles sexy. "Par ses excès, le +crunk+ amuse et inquiète. Aux Etats-Unis, il y a une dimension hédoniste du hip-hop. En France, le rap est purement revendicatif, avec un côté nihiliste et pompier incendiaire", souligne Ariel Wizman, dans un entretien à l'AFP. L'émergence du mouvement "crunk" pourrait marquer un tournant en France, au moment même où des parlementaires s'interrogent sur la nécessité de contrôler les textes des groupes de rap. "Lundi Investigation" évoque le cas de Charaf, 21 ans, un jeune Parisien du quartier de Belleville, qui rêve de gloire "trash et sexy", plutôt que de révolution sociale. Le jeune homme suit le modèle de son idole d'Atlanta, qui n'apparaît jamais sans sa coupe à cognac sertie de diamants véritables, tel un sceptre, en signe de reconnaissance et de réussite du "crunk".

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