Microsoft
 

Rédaction
15 mai 2007

Le groupe Microsoft est reparti en guerre contre les logiciels libres, en accusant le système d'exploitation Linux et d'autres logiciels libres de violer 235 de ses brevets, et jugé que ses éditeurs devraient lui verser des royalties. Dans une interview au magazine Fortune de cette semaine, le directeur juridique du groupe, Brad Smith, a déclaré que le "noyau" de Linux violait 42 brevets de Microsoft, son interface 65 autres, le logiciel libre de traitement de texte OpenOffice.org 45 supplémentaires et d'autres logiciels libres 83. Le groupe n'a cependant pas indiqué au magazine comment il comptait faire respecter ses brevets, ni s'il comptait attaquer en justice les nombreuses entreprises qui reposent sur le logiciel libre. Les logiciels libres sont des programmes créés en collaboration, dont le code source est public, que chacun peut améliorer à condition de faire partager les progrès à tous. Ils ont gagné du terrain ces dernières années contre le quasi-monopole de Microsoft, à travers son système d'exploitation Windows et ses logiciels de bureautique Office. La nouvelle menace juridique de Microsoft contre les logiciels libres intervient alors que le groupe a conclu fin 2006 une paix juridique avec Novell, l'un des grands éditeurs de logiciels issus de Linux. Le fabricant d'ordinateur Dell s'est joint à cet accord inattendu début mai. Mais récemment, alors qu'il était attaqué pour avoir violé des brevets, Microsoft a gagné une bataille où la Cour Suprême a jugé que les logiciels, en tant qu'algorithmes mathématiques, n'étaient pas en eux-même brevetables. Une victoire qui pourrait affaiblir ses propres revendications vis-à-vis des logiciels libres, qui sont largement utilisé par de nombreuses grandes entreprises. Les organismes professionnels ont critiqué cette vague de procès, où les groupes sont tour à tour plaignants et défenseurs. Ainsi Ed Black, le président de la CCIA (la fédération professionnelle de l'industrie informatique), a critiqué Microsoft avec virulence lundi. "Ce type de déclarations est aussi choquant que sans fondement, et probablement fondées sur des brevets qui sont au mieux douteux", a-t-il affirmé dans un communiqué. "La prolifération de procès pour violation de brevets nuira à tous, car cela déclenchera des contre-procès en représailles, y compris contre Microsoft, dans un processus de destruction mutuelle assuré", a-t-il dit. Il a rappelé les cas récents de la société de téléphonie sur internet Vonage, mise à genou par un procès de l'opérateur Verizon. Il a cependant jugé "improbable" que Microsoft engage effectivement une action légale car "la récente décision de la Cour Suprême sape la viabilité de brevets de logiciels douteux". Il a enfin rappelé que le gouvernement américain était en train de réformer le système de protection des brevets.

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