Télévision
 

Rédaction
15 janvier 2008

Un documentaire jusqu'à présent censuré sur des joueurs de base-ball cubains qui ont fui Cuba et qui triomphent aujourd'hui dans les grandes ligues américaines, a été diffusé samedi soir par la télévision d'Etat, faisant la joie des fanatiques de ce sport. C'est la première fois depuis la révolution cubaine entrée en janvier dans sa 50e année, que la télévision gouvernementale diffuse des témoignages de sportifs qui ont quitté l'île et sont habituellement qualifiés de "déserteurs" ou de "traîtres" par le régime communiste. "Fuera de Liga", sorti il y a quatre ans, et inédit jusqu'à présent dans l'île, raconte l'histoire des "Industriales" (les Industriels) nom de l'équipe de base-ball la plus populaire de Cuba. Le documentaire recueille des déclarations de stars du base-ball parmi lesquelles Orlando dit "El Duque" (Le duc), Hernandez et René Arocha dont les Cubains n'avaient pas de nouvelles. "C'est fabuleux. Cela montre qu'un Cubain reste cubain avant tout. J'en parlais à des amis qui n'ont pas pu le voir. Espérons qu'elle (la télévision) le retransmettra", a déclaré à l'AFP, Ramon Gutierrez, 47 ans, gardien d'une école de ballet de La Havane. "Cette phrase du +Duque+ quand il dit qu'il n'est pas un traître et se sent fier d'avoir joué pour les deux meilleures équipes du monde (Industriales et les Yankees de New York) m'est allée droit au coeur", a déclaré à l'AFP un autre fanatique de base-ball, sous couvert de l'anonymat. Filmé en 2003 aux Etats-Unis et à Cuba par le jeune réalisateur Ian Padron, "Fuera de Liga" a été diffusé samedi soir par la chaîne Canal Habana avec très peu de promotion et n'a été donc vu que par un public restreint. Le documentaire contient aussi des entretiens avec des vedettes d'"Industriales", comme Agustin Marquetti et Rey Vicente Anglada, restées sur l'île en dépit des juteux contrats que leur faisaient miroiter les ligues américaines. Ceux-ci ne critiquent toutefois pas le choix de leurs ex-camarades : "quand on est ami avec quelqu'un, même si on ne pense pas comme lui, on doit respecter ses idéaux", dit M. Anglada dans le documentaire.

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