France Télévisions
 

Rédaction
6 janvier 2009 à 01h00
France Télévisions a proposé hier sa première soirée sans publicité, avec un journal écourté de quelques minutes sur France 2, et des programmes qui démarrent dès 20H35, bousculant ainsi les habitudes des téléspectateurs. A 20H35 pile, France 2 proposait, en HD, un numéro de sa série documentaire "Rendez-vous en terre inconnue", avec l'humoriste et comédien Edouard Baer chez les Dogon du Mali. Sur France 3, "Plus belle la vie", le feuilleton quotidien à succès a débuté à son nouvel horaire de 20H10, et non 20H20, et pourrait donc faire encore plus d'ombre aux journaux de France 2 et TF1. Plus de tunnel publicitaire sur France 2 entre la fin du journal à 20H30 et le début de la soirée, mais quelques annonces sur les programmes à venir, en général accompagnées d'un parrainage commercial. Dans son JT, David Pujadas a évoqué "le big bang de votre télévision" et invité les téléspectateurs "à rester avec nous pour cette première soirée vierge de publicité". Les chaînes privées ont réagi diversement, M6 proposant dès 20H35 un programme court, tandis que TF1 a maintenu son début de soirée à 20H50.
L'arrêt de la publicité sur les chaînes publiques après 20 heures n'a pas provoqué de bouleversements majeurs dans les audiences, lundi 5 janvier à 20 h 35.Selon Médiamétrie, TF1 a fait la course en tête avec son téléfilm "L'avalanche" qui a rassemblé 7,8 millions de téléspectateurs, soit 28,2 % de part d'audience.France 2 a bien résisté avec son documentaire "Rendez-vous en terre inconnue", suivi par 5,8 millions de téléspectateurs, soit 21 % de part d'audience (un peu mieux que sa part d'audience moyenne).Malgré la grève, France 3 a mobilisé 3,2 millions de personnes (11,9 % de part d'audience) avec le jeu "Questions pour un champion" et M6 est à la traîne avec son film "Podium" suivi par 3,1 millions de téléspectateurs (11,3 % de parts d'audience).
Notez que le premier jour de cette nouvelle ère dans l'audiovisuel public, voulue par Nicolas Sarkozy 40 ans après l'arrivée de la publicité à la télévision, a également été marqué par une grève qui a largement perturbé les plages d'information de France 3. Cet arrêt de travail, suivi par 27% en matinée et 29% dans l'après-midi pour l'ensemble de la chaîne selon la direction, a entraîné la diffusion de journaux tout en images à la mi-journée et en début de soirée. Les éditions locales, de 18H35, ont été remplacées ce lundi par la rediffusion d'un numéro de "C'est pas sorcier". Le Soir 3, prévu désormais à 22H30, et le magazine "Ce soir ou jamais", devaient être remplacés par la diffusion inédite d'une pièce de théâtre, "Une heure trente de retard". Des perturbations pourraient survenir mardi et mercredi à France 3, l'appel de la CGT s'étendant jusqu'à mercredi soir. A France 2, l'appel à la grève a été lancé pour mercredi, jour du début de l'examen en Sénat du projet de loi. L'intersyndicale de France 2 et la CGT de France 3 annoncent un rassemblement à 15H00 devant le Sénat pour demander aux sénateurs, notamment centristes, de ne pas voter le projet de loi réformant l'audiovisuel public. A la demande du gouvernement, France Télévisions a dû anticiper la principale mesure de ce texte, à savoir la suppression de la publicité entre 20H00 et 6H00 du matin. Des sénateurs de l'UMP et de l'Union centriste se sont interrogés sur la pertinence d'une discussion au Sénat de ce projet de loi, alors qu'il est déjà appliqué dans les faits. "La loi entre en vigueur devant 22 millions de téléspectateurs et 48 heures après le Sénat se penche dessus, mais quel est l'intérêt de participer à ce débat, de voter?" s'interrogeait lundi Dominique Dominati (UMP, Paris). Dans ses voeux aux salariés, dont l'AFP a eu copie, le président de France Télévisions Patrick de Carolis a déclaré avoir "la ferme intention d'aller au bout de ce projet, au bout de cette réforme". "Je le ferai avec indépendance", a-t-il ajouté. Les porte-paroles de l'UMP ont indiqué lundi "faire le pari" du succès de la réforme de l'audiovisuel, tout en souhaitant que le débat sur son financement, notamment sur la redevance, se poursuive après l'adoption du texte au Sénat. Le PS a lui estimé que la suppression de la publicité était "le maquillage d'un démantèlement du service public audiovisuel".
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