Radio
 

Rédaction
7 décembre 2002 à 17h00

La "Voix d'al-Islah", première radio d'un mouvement de l'opposition saoudienne, a commencé à émettre samedi soir à partir d'"un pays européen", a indiqué son principal animateur. Le porte-parole du Mouvement islamique pour la réforme en Arabie (MIRA, basé à Londres), Saad Al-Faqih, a précisé que la radio émettrait en langue arabe, 24 heures sur 24, sur le satellite Hotbird, sur la fréquence 11.096 MHz. Une sélection de ses émissions sera diffusée sur onde courte, à raison de deux heures quotidiennes (de 19H00 à 21H00 GMT), sur une bande de 39.35 mètres, a déclaré M. Faqih à l'AFP. Les programmes comportent "des entretiens directs du porte-parole du mouvement et de diverses personnalités avec le public, en particulier saoudien, ainsi que des émissions culturelles et des informations", selon lui. Ses programmes peuvent être captés en Europe, dans la Péninsule arabique, en Afrique du nord, ainsi que dans la plupart des pays du Moyen-Orient. "Pour la première fois l'opposition saoudienne pourra s'adresser directement à la population saoudienne", a dit M. Faqih. "La dernière expérience d'une radio de l'opposition saoudienne remonte aux années 1960, avec la diffusion à partir de l'Egypte nassérienne d'un programme animé par Dhahyane Al-Dhahyane, un nationaliste nassérien, en collaboration avec des journalistes égyptiens", selon lui. Interrogé sur la position des Etats-Unis sur les émissions de cette radio, il a estimé que "Washington pourrait soit l'apprécier en raison de l'hésitation des autorités saoudiennes à coopérer pleinement avec les Etats-Unis sur des informations sur les activités de groupes islamistes dans la région, soit appréhender ces émissions qui portent l'empreinte de l'opposition islamique". "Mais c'est le gouvernement saoudien qui sera très embarrassé par ces émissions qui permettront aux Saoudiens de s'exprimer librement et impunément, en profitant de la sécurité offerte par les technologies de pointe, surtout l'internet", a-t-il estimé. Le MIRA avait été créé en 1996 à la suite de divergences au sein du Comité de défense des droits de l'Homme (CDDL), une association d'inspiration islamiste fondée en mai 1993 par des universitaires et des religieux qui reprochent au régime saoudien sa "corruption et ses méthodes anti-démocratiques". Le CDDL avait été interdit aussitôt après sa création et son porte-parole, Mohammed al-Massari, s'était réfugié en Grande-Bretagne en avril 1994 après avoir fui son pays vers le Yémen.

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