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Rédaction
2 février 2004

Le journaliste John Paul Lepers part en croisade pour les mal logés, dans le cadre de l'émission "Lundi Investigation", sur la chaîne cryptée Canal+. "Il y a trois millions de mal logés en France", martèle-t-il, reprenant les chiffres sur lesquels s'appuie la Fondation de l'abbé Pierre, longuement interrogé dans ce reportage de 52 minutes. Pour le journaliste, il s'agit surtout de vérifier comment le ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo, a tenu la promesse qu'il avait faite de reloger "avant Noël", dans des conditions acceptables les 500 familles venues envahir la cour de son ministère le 22 octobre 2003, avec le soutien de l'association Droit au Logement (DAL). Selon DAL, onze d'entre elles seulement ont aujourd'hui les clés d'un appartement décent. "J'aime être, d'une certaine manière, vierge devant une situation et essayer de découvrir, comme un téléspectateur, ce qui se passe", explique John Paul Lepers. Il s'est transporté à Lille, "où les pauvres ont moins honte de parler qu'ailleurs", pour filmer les chômeurs qui s'entassent à cinq dans de minuscules deux pièces, dans les "courées" du Nord où se logeaient autrefois les ouvriers des filatures. Aux côtés de Mustapha, logé avec sa famille dans un hôtel meublé du XIème arrondissement de Paris, il interpelle Jean-Yves Mano, adjoint au maire chargé du Logement, qui reconnaît son impuissance. Paradoxe, ce type de logement, en principe provisoire, coûte aux services sociaux 2.200 euros par mois et par famille, un prix bien supérieur à celui qu'on peut trouver sur le marché. Aux côtés des organisations de défense des mal logés, l'émission plaide pour une nouvelle loi qui permettrait aux sans toits d'attaquer l'Etat en justice s'il ne leur procure pas un logement correct. Pourquoi les gouvernements, de gauche ou de droite, ne construisent-ils pas davantage de logements sociaux ? "Parce que ce n'est pas un enjeu national, parce qu'on n'en parle pas et que les pauvres sont divisés", conclut John Paul Lepers.

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