Canal+
 

Rédaction
6 septembre 2007

Pour son magazine "Jeudi Investigation", ce soir à 23h00, la chaîne cryptée Canal+ a enquêté sur "les supermarchés de la défonce", qui permettent aux Français de s'approvisionner en stupéfiants grâce au laxisme des lois belges et néerlandaises. Chaque week-end, les voitures immatriculées en France se pressent sur la petite départementale qui conduit à la Belgique. Direction : le "mega-dancing" Le Cap'tain, dont le parking se transforme ces jours-là en vaste foire à la drogue. Cheveux longs dans le dos, coiffé d'un bonnet de laine, le journaliste Olivier Delacroix s'est donné le "look" d'un petit trafiquant pour infiltrer, en caméra cachée, ces micro-réseaux qui permettent de rapporter la drogue en France, parfois en grande quantité. A peine arrive-t-il dans le port d'Anvers, venant de Lille, que les petits dealers, qui ont repéré son immatriculation française, se bousculent aux portières pour proposer leur marchandise. "Avec un bon avocat, ici, tu fais un an de prison pour 100 grammes de coke ou d'héroïne vendus", assure l'un d'eux. En France, la peine serait de cinq ans. Dans un commissariat de Rotterdam, deux jeunes Français vont être fouillés. Ils ont de la drogue "dans le corps", enfilée dans l'anus à l'intérieur de boudin en plastique. En fait, 40 grammes d'héroïne. Mais ils seront relâchés rapidement, sur simple citation à comparaître. 90% des Français ainsi interpellés ne défèrent jamais à la convocation, note un policier néerlandais. Dans les "coffee shop" et les "smart shop" de Rotterdam, rien n'interdit de faire ses courses de drogues douces et champignons hallucinogènes. On vend même les petits dispositifs qui permettront de transporter le produit caché dans les roues de la voiture. Après chaque transaction filmée, visage flouté pour le vendeur, Olivier Delacroix souligne qu'il s'est immédiatement débarrassé de la drogue ainsi acquise. Les autorités policières de Rotterdam reconnaissent qu'il est impossible de contrôler l'intégralité des conteneurs qui arrivent chaque jour dans ce port, l'un des plus grands du monde. "Si on contrôle tout, on bloque l'activité portuaire", assure l'un des interlocuteurs d'Olivier Delacroix, convaincu que Rotterdam est "la" plaque tournante des drogues vendues en Europe". Quant au procureur de Lille, Philippe Lemaire, il regrette que la Belgique ne dispose pas des outils juridiques nécessaires pour empêcher le trafic quasiment libre de la drogue dans les méga-dancings pr

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