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Rédaction
29 juin 2008

William Karel, auteur de documentaires de référence, rend cette fois hommage à l'âge d'or d'Hollywood en réalisant une fiction décalée sur le New York des années 30 et 40, montée avec de nombreux extraits de films noirs mythiques et des images d'archives. William Karel a regardé 250 films noirs en deux mois afin de réaliser cette fiction intitulée "Meurtres à l'Empire state building". Finalement, il a sélectionné des extraits de plus 50 films de l'âge d'or d'Hollywood puis les a montés pour coller au scénario qu'il avait en tête. Pour le réalisateur, interrogé par l'AFP, cette oeuvre, qui est "le fruit d'un tricotage (...), peut être un film pour cinéphile". "Il peut prendre une forme de quizz", remarque-t-il en plaisantant. Un quizz où l'on peut reconnaître des extraits de "L'enfer est à lui", "King Kong", "Ennemi public", "Chantons sous la pluie", "Casablanca", du "Grand sommeil" et tant d'autres. On y voit également les stars hollywoodiennes: Lauren Bacall, Lizabeth Scott, Humphrey Bogart, James Cagney... Enfin, on découvre des images d'archives du New York des années 30. "Meurtres à l'Empire state building" est également un film policier, "à la fois drôle et dramatique", selon William Karel. L'histoire n'est pas le principal intérêt de cette fiction. Elle est centrée sur une fille, Penny, qui a traversé cette période du New York noir. Après avoir vécu une vie hors du commun, elle est tuée par son mari, un mafieux notoire. Soixante ans après, le policier qui avait mené l'enquête, retrouve de (faux) témoins. Sont alors interrogés d'anciens acteurs de films noirs: Kirk Douglas, Cyd Charisse, Mickey Rooney, Ben Gazzara entre autres, aujourd'hui âgés. "Tony Curtis devait jouer aussi un témoin, mais il est tombé malade. Et la grande rivale de Bacall, Lizabeth Scott, avait accepté, mais n'est finalement pas venue", regrette William Karel. Avec "Meurtres à l'Empire state building", William Karel a réalisé une fiction aux allures de documentaire. La forme très originale, est assez déroutante. Pour le producteur Bernard Tibi, ce film est "une prouesse exceptionnelle". "C'est un travail de dentelle: certains extraits ne durent pas plus de trois secondes", souligne-t-il, ajoutant que "les contraintes liées aux archives ont pesé sur le travail de William Karel". Après deux fictions, "Poison d'avril" (2006) puis "Meurtres à l'Empire state building", William Karel, auteur notamment de "Le monde selon Bush" (2004) et de "Opération Lune" (2003) s'apprête à renouer avec le documentaire et parle d'un projet sur Margaret Thatcher.

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