Bouygues Telecom
 

Rédaction
12 décembre 2008
Martin Bouygues, PDG de Bouygues (actionnaire majoritaire de TF1), estime que son groupe audiovisuel "subit des contraintes réglementaires uniques au monde" et ne voit pas de "cadeau" fait à TF1 dans le projet de loi sur l'audiovisuel actuellement en discussion au Parlement. "Actuellement TF1 subit des contraintes réglementaires uniques au monde (...) Le problème c'est que cette réglementation s'applique spécifiquement à TF1: M6 n'a pas autant d'obligations que nous et je ne parle même pas des chaînes de télévision numérique terrestre (TNT) qui en ont très peu et qui, pour certaines, ne les respectent pas...", a déclaré Martin Bouygues dans un entretien aux Echos.
Le PDG de Bouygues "ne voi(t) pas" de cadeau fait à TF1 dans le projet de loi de réforme de l'audiovisuel public, qui va supprimer la publicité sur les chaînes publiques après 20H00 à partir de janvier. "Pour le moment, on est écrasé par la réglementation", selon Martin Bouygues. "Il y a trois produits surtaxés en France: l'essence, le tabac et la publicité sur TF1", ajoute-t-il en riant, selon Les Echos. Le groupe Bouygues va être "taxé deux fois pour financer France Télévisions: une fois à l'aller sur TF1 à 3%, une fois au retour à 0,9% sur Bouygues Télécom!". Outre la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, le projet de loi prévoit la taxation des chaînes privées et des opérateurs télécoms, pour compenser la suppression des recettes publicitaires de France Télévisions. Les chaînes privées devraient en effet bénéficier de recettes publicitaires supplémentaires, puisque les annonceurs ne pourront plus aller sur les chaînes publiques le soir. Le projet de loi prévoit également une deuxième coupure publicitaire sur les chaînes privées pendant certains programmes. Martin Bouygues estime pour sa part que "le marché publicitaire est très difficile à prévoir pour 2009" et qu'"il est en récession".
Il se dit également "très choqué" par les propos de Patrick de Carolis, le président de France Télévisions, qui avait qualifié d'"indécent" le lobbying de TF1 et M6. Le PDG de Bouygues juge également "choquants" les débats actuels à l'Assemblée nationale, où, selon lui, '"nous sommes insultés quotidiennement". Le PDG de TF1, Nonce Paolini, a confirmé mercredi que TF1 avait bien rédigé fin 2007 un "livre blanc" dont l'une des propositions étaient de supprimer la publicité sur les chaînes du service public, proposition reprise le 8 janvier par le président Nicolas Sarkozy.
Il estime que les audiences de la chaîne vont "se stabiliser" après l'effritement observé depuis le lancement de la TNT gratuite. "L'audience de TF1 va se stabiliser. C'est mécanique car la montée en charge de la TNT est pratiquement faite: elle couvre désormais près de 80% du territoire. Le plus dur est derrière nous", a déclaré M. Bouygues.Selon lui, "il faut relativiser" le recul de l'audience (baisse de près de 5 points en un an), "en le resituant dans un contexte historique". "La chaîne a été privatisée il y a 20 ans à une époque où la France ne comptait que cinq chaînes", alors qu'aujourd'hui le public a accès à 18 chaînes gratuites et 200 chaînes au total, a-t-il ajouté.Martin Bouygues a par ailleurs indiqué que LCI, sa chaîne d'informations en continu, avait des accords spécifiques avec CanalSatellite et le câble, et qu'elle ne pourrait donc pas un jour être diffusée en clair. Enfin, il s'est dit "un peu choqué par la manière" dont Laurence Ferrari, la nouvelle présentatrice du journal de 20H00, "a été traitée ici ou là pour ses débuts au 20H00".
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