Justice
 

Rédaction
7 février 2009

La république du Niger et la Licra ont été déboutées des poursuites qu'elles avaient engagées à Paris contre le livre de Pascal Sevran où l'animateur français, décédé depuis, liait la famine en Afrique à la sexualité des Noirs. Dans son ouvrage "Le privilège des jonquilles", publié en janvier 2006 chez Albin Michel, Pascal Sevran s'était élevé contre la famine des enfants au Niger où "le taux de fécondité est le plus élevé au monde". "Les coupables sont facilement identifiables", poursuivait-il, "ils signent leurs crimes en copulant à tout va. La mort est au bout de leur bite. (...) Personne jamais n'osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l'humanité: faire des enfants". Onze mois plus tard, dans un entretien au quotidien régional Var Matin, le chansonnier avait été plus loin, estimant qu'il "faudrait stériliser la moitié de la planète". Les politiques et les associations avaient vivement condamné ces propos, contraignant Pascal Sevran à présenter ses "excuses". Des excuses qui n'avaient pas suffi à calmer l'indignation du gouvernement du Niger. Choqué par ces propos "on ne peut plus racistes" qui "font un éloge de l'eugénisme", il avait déposé plainte contre "Le privilège des jonquilles" pour provocation à la discrimination raciale. Jeudi, la 17e chambre a jugé que la plainte nigérienne était irrecevable, seule une association ou le ministère public pouvant saisir un tribunal français d'un tel délit. Bien que jugée recevable, la Licra n'a pas obtenu gain de cause contre Albin Michel. En effet, a considéré le tribunal, si Pascal Sevran "exprime son indignation (...) en termes crus et méprisants qui peuvent choquer ou blesser, il livre plus une réaction sur le vif qu'une analyse réfléchie sur le sujet". Et surtout, il n'exhorte personne à la violence, "au contraire", "il exhorte les lecteurs à avoir une compassion plus profonde et sincère envers ces malheureux enfants".

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