USA
 

Netflix, Amazon et Facebook mobilisés contre le gel des visas aux Etats-Unis

Frédéric SCHMITT
2 septembre 2020 à 19h24

Pour témoigner leur désaccord avec la décision de Donald Trump de geler l'octroi de certains visas comme le H1B, très utilisé dans le secteur high-tech, Netflix, Amazon, Facebook et quelques autres 50 entreprises ont décidé de s'unir. Elles ont déposé une plainte commune à la Chambre américaine du Commerce.

Netflix, Facebook et Amazon sont parfois capables de s'entendre. Après leur réunion à l'IBC Showcase cet été, les géants de la technologie ont décidé de s'unir pour protester contre le gel des visas décidé par Donald Trump. En effet, la Silicon Valley est extrêmement dépendante des travailleurs immigrants qualifiés.

Un gel des visas pour aider les travailleurs américains

En pleine campagne pour sa réélection, Donald Trump a signé en juin dernier un décret, déclarant le gel de l'octroi des cartes vertes et de nombreux visas. Le but de la manoeuvre ? Lutter contre le chômage et protéger l'emploi américain lourdement impacté par les mesures de confinement liées au Covid-19. Il avait décidé d'y inclure les visas de type H1B, très utilisés dans le secteur des hautes technologies, H2B, réservés aux travailleurs peu qualifiés, ainsi que les visas J, utilisés pour les étudiants-chercheurs et les visas de transfert inter-compagnies utilisés pour certains contrats expatriés. Ce gel a pour but d'empêcher 525 000 étrangers d'entrer sur le territoire américain et ainsi de réserver ces emplois à des travailleurs américains. Aux Etats-Unis, le taux de chômage a bondi au mois de mai pour atteindre 13,3%, soit 10 points de plus par rapport au mois de février. Cette hausse s'explique par les mesures de confinement mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Un “amicus curiae” pour protester contre cette mesure

Pour protester contre cette mesure, les géants de la tech tels que Netflix, Amazon ou encore Facebook ont décidé de s'unir en déposant un “amicus curiae” auprès de la Chambre américaine de Commerce, qui permet à un acteur non partie d'un litige de se faire entendre et de prendre part aux négociations. En effet, les géants des hautes technologies dépendent largement du travail des immigrants qualifiés pour répondre à la forte de demande en ingénieurs ou encore développeurs informatiques.

Pour Tristan Dupont, qui officie chez laspheretech.fr en tant que spécialiste en hautes technologies, la Silicon Valley n'existerait pas sans les étrangers. 25% des start-ups tech américaines ont d'ailleurs été créées par des immigrés. Dans la Silicon Valley, berceau planétaire de la culture tech, ce pourcentage grimpe à 44%. Il n'y a qu'à regarder du côté des plus grandes entreprises américaines : Steve Jobs, le fondateur d'Apple, était fils d'un immigré syrien, Sundar Pichai, le PDG de Google est d'origine indienne, et Herman Hollerith le fondateur d'IBM est fils d'immigrés allemands, et Elon Musk, le PDG de Tesla, est d'origine sud-africaine.

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