Europe
 

Des opérateurs européens s'opposent à la dérégulation des réseaux fixes

Carlos PIRES
11 juillet 2025 à 00h24

Neuf grands opérateurs télécoms européens, dont iliad, Vodafone, Bouygues Telecom et 1&1, ont publié une tribune commune pour dénoncer les projets de la Commission européenne (encore elle) visant à assouplir la régulation des réseaux fixes dans le cadre du Digital Networks Act.

Selon eux, la proposition de Bruxelles - qui prévoit notamment de relâcher les obligations d'accès aux infrastructures pour les anciens monopoles nationaux - constitue un « retour en arrière » susceptible de freiner la concurrence, décourager l'investissement et ralentir le déploiement de la fibre dans l'Union.

« La dérégulation de l'accès de gros conduirait à une re-monopolisation et étoufferait la concurrence et l'investissement dans les services de connectivité fixe, en particulier durant la migration du cuivre vers la fibre », écrivent les signataires.

Contrairement au mobile, l'accès fixe (fourreaux, poteaux, fibre passive) reste un monopole de fait dans de nombreux États membres. Les opérateurs alternatifs dépendent donc de l'accès régulé aux infrastructures des opérateurs historiques pour proposer leurs services.

Les signataires rappellent que 23 régulateurs nationaux sur 27 continuent de réguler le marché 1 (accès local de gros) et 15 régulent le marché 2 (capacité dédiée pour les entreprises), preuve que la régulation reste nécessaire.

Les opérateurs estiment que la dérégulation proposée :

  • Découragerait les investissements privés dans la fibre
  • Réduirait la compétitivité du marché européen
  • Entraverait l'innovation et la transition numérique
  • Compromettrait les objectifs du Digital Decade 2030

Ils appellent la Commission à maintenir le modèle de régulation ex-ante, à garantir l'accès aux infrastructures physiques, et à finaliser le Digital Networks Act avant toute réforme du cadre des marchés pertinents (RRM).