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Les smartphones sont un poison pour les enfants

Frédéric SCHMITT
3 décembre 2025 à 09h46

De nouvelles recherches menées par des scientifiques de l'UC Berkeley et de l'université Columbia ont révélé que les enfants de 12 ans et moins qui recevaient un smartphone présentaient un risque plus élevé de dépression, d'obésité et de privation de sommeil.

Cette étude, publiée dans Pediatrics, analyse plus de 10 000 enfants issus de l'Adolescent Brain Cognitive Development Study (2018-2020), une étude à long terme sur le développement cérébral et la santé infantile aux États-Unis. Elle identifie une corrélation entre la possession d'un smartphone avant 12 ans et ces risques, sans établir de causalité. Deux tiers des participants ont reçu un smartphone à 11 ans en moyenne, et leur développement est comparé à celui de 3 800 enfants sans smartphone avant 12 ans. Les enfants recevant l'appareil avant 12 ans montrent un risque accru de dépression, d'obésité et de mauvais sommeil, avec une aggravation selon la précocité de l'acquisition. Les enfants sans appareil avant 12 ans mais l'obtenant ensuite présentent aussi un risque plus élevé de problèmes de santé mentale et de sommeil à 13 ans.

Ran Barzilay, psychiatre à l'hôpital pour enfants de Philadelphie et auteur principal, a déclaré que : « Donner un téléphone à votre enfant, c'est un choix majeur pour sa santé - agissez en conséquence. » Il précise que l'étude examine la possession d'un smartphone à cet âge, sans analyser l'usage. Les problèmes proviennent probablement des applications comme les réseaux sociaux, YouTube, TikTok, Netflix, les jeux et les chatbots IA, dont les risques pour les enfants sont documentés dans d'autres recherches.

Ces résultats corroborent une étude de 2025 sur 100 000 enfants, qui lie la possession d'un smartphone avant 13 ans à plus de pensées suicidaires, une faible estime de soi et un détachement de la réalité, avec des risques croissants par année d'avance. De nombreuses écoles interdisent les smartphones. Ran Barzilay prévoit d'étudier les usages spécifiques. Il ajoute dans un communiqué que l'activité physique, éloignée des écrans, réduit les risques d'obésité et améliore la santé mentale.