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Rédaction
14 novembre 2006

Vétusté, surpopulation, violence, manque d'hygiène et de soins, carences pour la prise en charge des troubles psychiatriques: dans son documentaire, ce soir sur Canal+ à 20h50, "Prisons: la honte de la République", le réalisateur Bernard George dresse un tableau accablant du système carcéral français. Son documentaire est diffusé sur Canal+ dans le cadre d'une programmation spéciale sur les prisons françaises en partenariat avec l'Observatoire international des prisons (OIP). En 74 minutes, le film "Prisons: la honte de la République" livre de nombreux témoignages (anciens détenus, parents...) et interviews (notamment d'ex-ministres de la Justice), illustrés avec des images d'archives ou de reconstitution de la vie en cellule. Faute d'obtenir des autorisations de tournage en prison, le réalisateur a "choisi de recréer une cellule type". Dans les 9 m2 de cette cellule, trois comédiens jouent des scènes "pour montrer la promiscuité" subie "dans la vie de tous les jours", a indiqué le réalisateur. Devant la caméra de Bernard George, le Père Gilles Pommier, détenu 52 mois avant d'être innocenté et libéré, affirme que la prison est "un monde où les lois de la République ne s'appliquent pas". "L'horreur, on la subit. On ne s'y habitue pas", ajoute-t-il. Marcel Blaise réclame la vérité sur la mort en prison de son fils Eric, officiellement suicidé quelques jours après son incarcération pour avoir tiré sur des canettes vides avec un pistolet à billes dans une rue déserte. Gardien à la retraite, ancien militant de la CGT pénitentiaire, Fernand Béghin confie: "Il y a beaucoup de silence en prison. On ne peut pas tout voir". Violences, suicides, dépressions, malades mentaux détenus au lieu d'être internés en hôpital psychiatrique, travail faiblement rémunéré, réinsertion difficile: le documentaire dénonce les failles du système. "Les textes existent. Sur le papier, on est une République parfaitement organisée mais il y a une distance entre la réalité et les textes", a regretté Bernard George.

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