Piratage
 

Rédaction
30 novembre 2001 à 06h00

Canal + et TPS ont mené de concert une opération de neutralisation de cartes et décodeurs pirates en France, mercredi et jeudi. Canal+ a mené cette "nouvelle offensive d'envergure" peu après le coup d'envoi du match PSG/OM, jeudi soir, neutralisant, selon le groupe, l'ensemble des cartes pirates actuellement en circulation (NDLR : pas tout à fait ...) De son côté, TPS avait procédé à une opération similaire la veille, quelques instants avant le début de la rencontre Monaco/Lille, interdisant aux possesseurs de cartes pirates l'accès à l'ensemble des chaînes du bouquet satellitaire. L'opération, précise Canal+, est effectuée en diffusant un message informatique spécifique reçu par l'ensemble des décodeurs. "On achète sur le marché des cartes pirates, on les analyse et on donne aux décodeurs des instructions qui, si la carte présente certaines caractéristiques, empêchent son fonctionnement", a précisé à l'AFP François Carayol, directeur général adjoint du groupe Canal+ et PDG de Canal+ Technologies. Canal+ et TPS précisent par ailleurs que sur plaintes conjointes des deux groupes, la police belge a procédé la semaine dernière à une importante saisie de cartes pirates et de terminaux (logiciels, systèmes d'encryptage...), quatre distributeurs étant arrêtés dans la région de Bruxelles. Les deux sociétés estiment que "ce fléau (est) le fait d'organisations criminelles agissant à l'échelle internationale", François Carayol évoquant pour sa part "des résaux mafieux liés à d'anciens responsables des services secrets russes et cubains". Un "gros coup de filet" a ainsi été mené selon lui deux mois plus tôt en Hongrie et en Espagne. Ces réseaux, dit-il, "cassent" les systèmes à l'aide de "moyens humains et techniques qui ne sont à la disposition que d'une poignée de personnes à travers le monde", leurs travaux étant ensuite exploités par les "pirates amateurs". TPS rappelle pour sa part que le piratage de cartes ou de décodeurs est un délit passible de 200.000 francs d'amende et de deux années de prison. Pour Canal+, il s'agissait de la quatrième vague de contre-mesures en deux mois, a indiqué François Carayol. Mais la lutte contre le piratage, a-t-il reconnu, est "une course contre la montre", les pirates analysant les signaux émis en direction des décodeurs pour modifier la programmation de leurs cartes. Refusant de préciser l'ampleur de ce phénomène --"nous ne communiquons pas ces chiffres"--, il précise cependant que les cartes pirates se négocient à des prix variant de quelques centaines à plus de 2.000 francs. Canal+, indique François Carayol, compte renouveler prochainement l'ensemble de ses cartes.

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