Politique
 

Rédaction
1 octobre 2003

Le projet de chaîne française d'information internationale (CFII ou CII) remet en cause l'audiovisuel public hors de l'hexagone, estime le député Bernard Brochand dans le rapport sur la future chaîne présenté après son approbation par le gouvernement. Prêt à bouleverser le PAF public à l'étranger, M. Brochand souligne que son projet a été "conçu comme si l'audiovisuel extérieur français (RFO, TV5, RFI, Arte, Euronews et Canal France International, selon une note en bas de page) n'existait pas". Dans le souci de mieux faire accepter cette dépense supplémentaire aux pouvoirs publics, le député ne cache pas son désir de "fédérer l'ensemble des forces qui contribuent à la présence française à l'étranger" autour de la future chaîne, considérée comme "pôle principal" de l'audiovisuel exterieure. Aujourd'hui, souligne l'auteur du rapport, la France dépense chaque année environ 650 millions d'euros pour financer son action audiovisuelle extérieure. Celle-ci est placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, celui de la Culture et de la Communication coiffant l'audiovisuel hexagonal. Le projet évoque notamment Radio France Internationale qui pourrait jouer "un rôle de fournisseur de contenus et transmettre à la CFII une partie de son savoir-faire". "L'hypothèse d'une intégration de cette société dans le groupe Radio France aurait le mérite certain de dégager (...) d'importantes synergies au sein de la radiodiffusion publique", note Bernard Brochand. Le député UMP préconise en outre de "concevoir un outil unique pour défendre et promouvoir le lien entre d'une part la France métropolitaine, d'autre part les expatriés, les Français d'Outremer et les populations francophones". Il s'agirait d'une unique chaîne généraliste francophone, reprenant les missions actuellement dévolues à RFO et TV5. Il préconise aussi "la création d'une ou plusieurs chaînes détenues en commun par l'ensemble des Etats membres de l'Union" et propose à cet égard d'"ouvrir à nos partenaires européens le capital, la structure de gestion et la programmation" de la chaîne franco-allemande Arte. Enfin, "pour valoriser la culture et les modes de vie français", Bernard Brochand recommande "un bouquet de chaînes numériques thématiques". Le service audiovisuel extérieur pourrait ainsi, selon lui, atteindre ses objectifs pour un coût total compris entre 470 et 520 millions d'euros, soit 200 millions d'euros pour l'information internationale, 120 millions pour la chaîne d'expression française, 50 à 70 millions pour la chaîne européenne, 60 à 90 millions pour la banque de programme ou le bouquet culturel et jusqu'à 40 millions pour le soutien à l'exportation des programmes.

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