Europe
 

Rédaction
27 septembre 2006

La Commission européenne a rejeté mardi les nouvelles études produites par les opérateurs de téléphonie mobile, visant à démontrer que la réglementation du roaming (itinérance) proposée par Bruxelles allait nuire sérieusement à l'industrie. "La Commission rejette les critiques" de la GSM Association, qui représente les opérateurs de téléphonie mobile, a-t-elle déclaré mardi. Dans ses dernières études, cette association assure que les revenus annuels issus du roaming --ces frais facturés aux consommateurs lorsqu'ils passent un appel de l'étranger-- sont de 5 milliards d'euros dans l'Union européenne contre 8,5 milliards dans sa précédente estimation. Pour la Commission, qui décortique les chiffres de l'AGSM, ces nouvelles estimations sont "en contradiction totale" avec celles soumises en mai. Selon elle, ces chiffres "ne sont pas cohérents avec les recherches menées récemment par les grandes banques d'investissement" qui évoquent un chiffre de 9,45 milliards. En outre, souligne la Commission, la GSM Association affirme que les bénéfices (EBITDA) issus du roaming sont de 4,5 milliards. Or, si l'on prend en compte la nouvelle estimation de revenus, cela signifierait que la marge bénéficiaire des opérateurs est de l'ordre de 90%, "soit un chiffre irréaliste même dans un contexte" où l'industrie a maintenu durant des années d'énormes bénéfices. La GSM Association affirme également que le roaming représente 6 milliards de minutes par an, "un chiffre qu'elle n'avait jamais dévoilé auparavant en dépit des demandes répétées de la Commission", regrette l'exécutif européen. Or, si ce chiffre est exact, cela signifierait que les bénéfices réalisés par l'industrie "sont près de 10 fois supérieurs aux coûts!", remarque Bruxelles. Enfin, relève-t-elle, les opérateurs ne sont pas "capables de démontrer que la réglementation proposée par la Commission entraînerait un résultat négatif pour le consommateur", comme elle l'affirme depuis plusieurs mois. Le 12 juillet, Bruxelles a adopté un règlement visant à diviser par deux les prix du roaming. Le projet, qui porte sur les prix de gros et de détail, est en ce moment en discussion devant les eurodéputés et les Etats membres.

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