Politique
 

Rédaction
31 mai 2008 à 01h00
Jean-François Copé, président de la commission qui planche sur le financement de France Télévisions après la suppression de la publicité, s'est dit favorable à l'instauration d'une deuxième coupure publicitaire dans les programmes des chaînes privées. "J'y suis tout à fait favorable, on n'en a pas encore parlé dans la commission", a-t-il déclaré sur Europe 1, ajoutant : "je suis même favorable à ce que l'application de la directive Télévision sans frontières soit élargie sur ces sujets de publicité avant la suppression de la publicité à la télé publique". En novembre 2007, le Parlement européen a approuvé une nouvelle version de la directive Télévision sans frontières, pierre angulaire de la réglementation de l'audiovisuel européen. Elle assouplit notamment les règles de diffusion de la publicité à la télévision. "Il n'est pas question que les télévisions privées soient appauvries, si on n'augmente pas les espaces publicitaires pour accueillir la publicité supprimée" sur la télévision publique, a expliqué M. Copé. La taxation des recettes publicitaires supplémentaires engrangées par les télévisions privées comme TF1 et M6 est l'une des mesures envisagées par la commission Copé. Selon M. Copé, la taxe ainsi récupérée serait de l'ordre de 80 millions d'euros et "permettrait de financer l'Institut national de l'audiovisuel qui travaille sur les droits de la mémoire audiovisuelle".

Les deux principales Sociétés d'auteurs, la SACD et la SCAM, se sont dites "abasourdies" vendredi, après des déclarations de Jean-François Copé en faveur de l'instauration d'une deuxième coupure publicitaire dans les programmes des chaînes privées. La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) "sont abasourdies" par les déclarations de Jean-François Copé, président de la commission qui planche sur le financement de France Télévisions après la suppression de la publicité. Cette position "lève le voile sur les véritables intentions de la réforme en cours: favoriser le marché de la télévision commerciale, quitte à fragiliser, voire à démanteler le service public", selon le communiqué commun des deux Sociétés. Elles "s'inquiètent" en outre que "le principal souci de Jean-François Copé
soit d'apporter son concours aux désirs de déréglementation des chaînes commerciales". Jean-François Copé s'est dit vendredi favorable à l'instauration d'une deuxième coupure publicitaire dans les programmes des chaînes privées, tout en précisant que "la Commission sur la nouvelle télévision publique" n'en avait pas encore parlé. Le ministère de la Culture a de son côté estimé qu'une seconde coupure "pourrait renforcer la compétitivité, le développement de la programmation d'oeuvres audiovisuelles à la télévision".La SACD et la SCAM font part de leur "désaccord" avec cette position. "L'instauration d'une seconde coupure publicitaire (...) se ferait au détriment de l'intégrité des oeuvres et du droit moral des auteurs et au mépris des téléspectateurs et du public", assurent-elles.
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