Europe
 

Rédaction
11 décembre 2004

Les ministres des Transports des 25 ont donné , à Bruxelles, leur feu vert définitif au déploiement opérationnel de Galileo, le futur système européen de navigation par satellite qui doit commencer à fonctionner en 2008. L'UE s'engage ainsi irrévocablement dans le déploiement du futur rival du GPS américain, après avoir constaté que les conditions préalables qu'elle s'était fixées sont remplies. Il s'agit d'une "décision historique", s'est félicité le Commissaire européen chargé des transports, Jacques Barrot. Le projet Galileo "montre la force de l'Union européenne quand elle sait regrouper tous ses Etats membres autour d'un grand projet", a-t-il ajouté. La décision des 25 a été permise notamment par le fait que les industriels candidats à la concession du système se sont engagés à investir 1,4 milliard d'euros dans le système, soit les deux tiers des coûts de déploiement (lancement des satellites, infrastructures au sol, ect...). Le reste, soit 700 millions d'euros, doit être apporté par le budget communautaire, qui versera également une subvention d'exploitation pour les premières années de fonctionnement de Galileo, d'un montant cumulé évalué à 500 millions d'euros. Les 25 ministres des Transports n'ont pas pu s'engager formellement sur le déblocage de l'enveloppe publique, dans la mesure où la plus grande partie --un milliard d'euros-- sera imputée sur les budgets européens de 2007 à 2013, en cours de négociation entre les Etats membres. Mais il y a un engagement "implicite" des ministres en ce domaine, a souligné une source proche du dossier à la Commission. "Il n'y a pas d'incertitude telle qui puisse arrêter le secteur privé", a déclaré pour sa part Jacques Barrot. Les deux consortiums candidats à la concession de Galileo sont Eurely (formé autour d'Alcatel/Finmeccanica/Vinci) et iNavsat (formé autour de Thales/EADS/Inmarsat). Le choix définitif du consortium doit intervenir d'ici la fin février 2005, selon les conclusions des ministres. L'accord des ministres des Transports entérine la création de cinq grands "signaux", du plus grand public, accessible gratuitement, au plus restreint, le signal réservé aux gouvernements (PRS) crypté et réservé aux applications de sécurité intérieure comme la surveillance des frontières. Le PRS est considéré avec suspicion par les Britanniques, qui craignent que ce signal ne débouche par la suite sur des applications militaires qu'ils refusent absolument de cautionner et de financer, par fidélité au système américain rival, le GPS. Pour tenir compte des demandes de Londres, l'accord des ministres des Transports précise que toute évolution future de Galileo vers des applications militaires devra être acceptée par l'unanimité des Etats membres de l'UE. Il précise aussi que les Etats membres "auront le choix" d'utiliser ou non le PRS, et que les frais d'exploitation de ce signal seront imputés sur les seuls Etats utilisateurs. Selon Bruxelles, le marché mondial des produits et services liés à la navigation par satellite est en train d'exploser. Il est passé de 10 milliards d'euros en 2002 à 20 milliards en 2003, et devrait avoisiner les 275 milliards d'euros à l'horizon 2020, avec quelques 3 milliards de récepteurs en fonction dans le monde. L'activité économique générée par tous les services liés à Galileo devrait permettre la création d'environ 150.000 emplois hautement qualifiés dans l'Union européenne, selon la Commission.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.