Politique
 

Rédaction
22 novembre 2007

Une vingtaine d'organisations professionnelles impliquées dans la création audiovisuelle ont dénoncé les menaces que font planer sur la création les retards dans la publication des décrets qui réglementent les obligations des diffuseurs. A l'occasion d'une réunion à Paris, à laquelle participaient environ deux cents auteurs, producteurs, artistes-interprètes, agents artistiques et techniciens, le directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) Pascal Rogard s'est indigné que le gouvernement renvoie sine die la parution des décrets relatifs aux obligations des diffuseurs, c'est-à-dire les grands groupes audiovisuels français. Ces décrets, qui devaient faire suite à la loi sur la télévision du futur organisant le développement de la télévision numérique et mobile en France, devaient préciser les obligations des diffuseurs envers les créateurs. "Nous devons nous mobiliser pour remettre la création au coeur de la politique du gouvernement", a déclaré Pascal Rogard. Les organisations professionnelles de la création audiovisuelle précisent qu'elles ont demandé lundi à rencontrer le Premier ministre François Fillon. De son côté, Emmanuel Priou, président du Syndicat des producteurs indépendants (SPI) estime "absurde" de vouloir remettre à plat le système de financement de la création par les diffuseurs "dans une logique économique et boursière". Producteurs et auteurs s'inquiètent notamment des déclarations faites à Cannes (Alpes-Maritimes), à l'occasion du marché international des programmes par la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel, évoquant une "dérégulation" des obligations des diffuseurs. Selon les organisations professionnelles concernées, toute déclaration du gouvernement dans le sens d'un allégement des obligations des diffuseurs entraîne une remontée des cours en Bourse de chaînes privées comme TF1 ou M6. De son côté, le ministère de la Culture et de la Communication a suspendu la publication des décret d'application en raison de la mission confiée au directeur de France Culture David Kessler et à l'ancien député UMP Dominique Richard. Cette mission doit faire des propositions sur la réforme des décrets Tasca, qui imposent aux diffuseurs, et notamment aux grandes chaînes de télévision privées, d'investir une partie de leur chiffre d'affaires dans la création audiovisuelle française et européenne.

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