Europe
 

Rédaction
26 juin 2004 à 01h00

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont signé samedi, lors de leur sommet en Irlande, un accord final sur la cohabitation de leurs systèmes de navigation par satellite respectifs, GPS et Galileo, qui devrait doubler la capacité de ce système de positionnement. Le document a été signé lors du sommet USA-UE, auquel participe le président George W. Bush, par le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, la commissaire européenne aux Transports Loyola de Palacio et le ministre irlandais des Affaires étrangères Brian Cowen, dont le pays assure la présidence de l'UE. "Cet accord va renforcer les bénéfices communs de ces nouvelles technologies", s'est félicité M. Powell. "Aujourd'hui (samedi), nous confirmons notre engagement à développer une technologie clé qui apportera des bénéfices significatifs à notre avenir commun", a indiqué de son côté Mme Palacio, soulignant que cette signature était "une bonne nouvelle". Il permettra de "doubler le nombre de satellites compatibles" entre les deux systèmes, a encore dit M. Powell peu avant de parapher le document. Un accord préliminaire avait été annoncé en février à Bruxelles par des négociateurs européens et américains. Les Européens ont accepté de déplacer légèrement la fréquence sur laquelle opérera le service grand public de Galileo, pour qu'elle ne se superpose pas avec la fréquence utilisée par l'application militaire du GPS américain, une demande pressante de Washington depuis plusieurs années. Les Européens ont pris leur décision après avoir réalisé des études montrant que la qualité du service ne serait pas affectée. Les Américains ont de leur côté renoncé à imposer un droit de veto en cas d'évolution ultérieure du signal Galileo. Galileo, qui va nécessiter le lancement d'une trentaine de satellites, doit en principe commencer à fonctionner en 2008. L'entreprise publique Galileo qui mène pour l'instant le projet est en cours de sélection du futur concessionnaire du projet, qui doit prendre les rênes à partir de 2006. La Commission européenne affirme que le développement de ce nouveau système va créer 150.000 emplois. Cet accord permet au sommet au château de Dromoland, dans le sud-ouest de l'Irlande, d'afficher un succès notable dans ce domaine à la frontière de la technologie et du militaire, alors que les relations euro-américaines traversent depuis le conflit en Irak une phase de crispation. Cet accord traduit également un changement dans l'approche américaine, notamment de la part du Pentagone de Donald Rumsfeld, à l'origine ouvertement hostile au projet européen, accusé d'empiéter sur un quasi-monopole américain et de constituer une menace pour la sécurité des opérations militaires des Etats-Unis. Un responsable du Pentagone a lui aussi estimé que les négociations avaient "été très bonnes et avaient permis de jeter les bases de coopérations futures" avec l'UE dans le domaine très sensible de la navigation satellitaire. Le responsable de la commission européenne s'est félicité que l'accord permette au projet européen "d'offrir les meilleurs standards possibles, et de conserver une possibilité de flexibilité dans l'avenir" afin d'améliorer encore les services apportés par Galileo au public.

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